الخميس، 3 يونيو 2010

Cheb Mami


Cheb Mami, de son vrai nom Mohamed Khelifati, est né le 11 juillet 1966 dans un quartier populaire de Saïda, une petite ville d’Algérie au sud d’Oran.

Le "môme" d'Oran

Admiratif depuis toujours des orchestres féminins, les « meddahates », qui animent les baptêmes et mariages, il devient à son tour animateur de cérémonies dès l’âge de quatorze ans. Puis, pour subvenir aux besoins de sa famille, il travaille dans une usine en tant que soudeur. Sans jamais oublier sa passion pour la musique, il se rend chaque week-end à Oran pour chanter dans les cabarets où l’attend un public de plus en plus nombreux à aimer sa voix au timbre aigu et clair. En 1982, celui que l’on appelle "le môme" ("mami" en arabe, en raison de sa voix suraiguë) remporte le second prix d'un concours à la télévision algérienne en séduisant la majorité des téléspectateurs avec une chanson en Raï, un style musical alors rejeté par le pouvoir algérien. Mais en 1985, le Raï est enfin autorisé par le FLN, ce qui donne lieu au Premier Festival Raï d'Oran, où Mami fait une fois de plus sensation. Repéré par Boualem, le producteur de Disco Maghreb, il enchaîne alors les cassettes. Celles-ci circulent dans tout le pays, et jusque dans les rues de Barbès, à Paris.C’est pourquoi Cheb Mami part tenter sa chance dans la métropole en 1985. Il devient ainsi le premier artiste de raï algérien à s'installer en France et à y enregistrer un disque, ouvrant la voie à d’autres chanteurs comme Khaled, Faudel ou Rachid Taha. Il est également le premier à se produire à l'Olympia en 1986. Contraint de repartir en Algérie pour effectuer ses deux années de service militaire, il continue à transmettre sa passion en animant des spectacles dans les casernes. En 1989, il est le premier chanteur raï à se produire aux Etats-Unis, où il enregistre deux albums, parmi lesquels figure "Saïda", sorti en 1994, qui le révèle réellement. Vendu à 100 000 exemplaires en France, ce troisième opus, dans lequel il chante sa ville natale, reçoit la récompense de double Disque d'Or en Algérie et Disque d'Or au Maroc.

Le mélange des genres

Mami s’affirme désormais comme un artiste complet qui écrit et compose ses chansons. Il aime mélanger les genres, s’inspirant du folklore, du rap et de la dance, en passant par le reggae ou encore le flamenco. Ainsi, il intègre des artistes d'horizons très divers : Imothep du groupe IAM, Tonton David, K-mel d'Alliance Ethnik, Idir le troubadour Kabyle ou le groupe reggae Aswad. L’année suivante, ses mélodies accompagnent le film de Laetitia Masson " En avoir (ou pas) ", et en 1997, le chanteur joue dans le film de Mahmoud Zemmouri, " 100% arabica ", aux cotés de Khaled. Ces expériences de cinéma l’aident peu à peu à perdre sa timidité. Avec les années, le raï, prend de l’ampleur, et le chanteur enchaîne les tournées nationales et internationales. En Algérie, les autorités sont obligées de reconnaître ce style musical qu’elles haïssent tant, et Cheb Mami retourne sur sa terre natale en 1999 pour un concert. Plus de 100 000 personnes viennent assister à ce véritable événement politique. Cosmopolite, il multiplie les échanges pour apporter de nouvelles couleurs au Raï. Ainsi, en 2000, il profite de son amitié avec Sting pour s’ouvrir au marché américain. Cheb Mami participe également à l'album "Opinion sur rue" qui sort en novembre 2003 pour l'association "Un regard, un enfant" en compagnie de Saian Supa Crew, Sinsemilia et d'autres. "Du Nord au sud", sorti l'année suivante, lui permet d'ouvrir encore plus le Raï aux autres cultures, grâce aux participations de Zucchero, Idir, K-Mel, Corneille, Susheela Raman ou encore Ziggy Marley. Cette rencontre donne naissance, en mars de la même année, à un grand concert au Grand Rex.

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