الخميس، 4 فبراير 2010

Abdelhadi Belkhayat


Abdelhadi Belkhayat Né en 1940 à Fès, Zougari El Idrissi Abdelhadi, dit Belkhayat, a quitté très tôt sa ville natale pour s'installer à Casablanca. Une audition à la radio, rue l'Brihi, le pousse rapidement sur le devant de la scène, dominée à l'époque par Mohamed Fouiteh, Maâti Belkacem, Brahim Alami.

Il réussit à imposer son style avec sa voix chaleureuse et ses mélodies d'influences orientales. Il représente la nouvelle génération avec Abdelwahab Doukkali, Latifa Amal, Mohamed Hayani. Une génération fascinée par l'Egypte et ses Oum Kalthoum, Farid El Atrach, Abdelhalim Hafez et autres. Ce pays avait reçu a bras ouverts Sabah la libanaise, Warda El Jazaereya et bien d'autres. Ce qui décide Belkhayat à partir lui aussi à la conquête du pays des pharaons en espérant trouver une place au soleil.

Abdelhadi Belkhayat s'inscrit au conservatoire supérieur de musique arabe du Caire et trouve tant bien que mal sa place dans cette jungle dominée par certains auteurs et compositeurs. Mais c'est la grande déception qui l'attend. Le dilemme étant de chanter en égyptien ou rentrer bredouille. Il choisit la deuxième option. Les trois années (entre 1965 et 1967) passées là-bas lui ont permis malgré tout de se faire connaître du public égyptien. Beaucoup d'égyptiens se rappellent encore de son passage et regrettent qu'il ne soit pas resté. Belkhayat, lui, n'a pas regretté, puisqu'il a accumulé succès et gloire tout en préservant son style original. Il est non seulement la coqueluche de toute une génération de marocains mais devient vite une star en Algérie, puis plus tard en Tunisie et en Libye.

En 1973, son concert à l'Olympia de Paris rassemblera plus de gens sur le trottoir que dans la salle par manque de places. A cette même époque, il tente une carrière cinématographique avec deux rôles proposés par le réalisateur marocain Abdellah Mesbahi :"Silence sens interdit" (1973) et "où cachez-vous le soleil?" (1979) où il partage la vedette avec Abdelwahab Doukkali. Ces films, tournés entièrement au Caire, sont restés inédits au Maroc.

Pendant ce temps, il multiplie les collaborations avec des auteurs comme Ahmed Tayeb Elalj, Abderrafiî Jaouahiri et son compositeur favori Abdeslam Amer qui ont su populariser son côté classique tout en lui apportant une touche chic et romantique. El Qamar el ahmar, Fi Qalbi jarh q'dim, Aouni nensak sont de grands classiques et font désormais partie du patrimoine collectif marocain. La voix forte de Belkhayat présente l'avantage de s'adapter à différents genres musicaux; Il peut passer sans difficulté de la plus difficile qassida de Mohammed Abdelwahab au plus populaire des airs de Hocine Slaoui. Le succès continuera jusqu'à la fin des années 80 où il entame une période mystique et se consacre exclusivement aux psalmodies coraniques. Il se retire dans une mosquée casablancaise et fait l'imam pendant quelques années. Ses fans, pendant ce temps, continueront à répéter le refrain de son qitar El hayat, son dernier véritable succès, tout en le considérant comme le dernier mythe marocain vivant, au même titre que Nass El Giwane ou Jil Jilala.

En 2000, Abdelhadi Belkhayat décide de ne pas s'arrêter là et reprend la chanson pour satisfaire un public toujours demandeur. Il promet un album pour l'année suivante mais aussi une grande tournée à travers les villes du royaume.